Intelligence collective ! Intelligence collective ! Est-ce que j’ai une gueule d’intelligence collective ? Eh bien figurez-vous que oui !Et qu’à travers elle, à travers les pratiques de chacun, nous avons tous des savoirs que la science ne produit pas.  Apprendre d’une pratique, c’est apprendre à agir. Echanger avec les autres sur ses expériences permet des apprentissages impossibles autrement.

Que le premier qui n’a jamais échangé sur la manière de rechercher un document,  qui n’a jamais aidé un autre généalogiste en salle de lecture d’Archives Départementales ou dans les réseaux sociaux lève la main ! Vous n’êtes pas nombreux à la lever cette main parce que c’est ce que nous faisons tous les jours. Et la généalogie peut-elle s’apprendre vraiment autrement que les mains dans le cambouis, à se prendre le chou, à balancer des Scrogneugneu et des Rognutudju à qui mieux-mieux parce que ce document, là, qu’on cherche, cette information dont on a besoin pour pouvoir continuer en toute sérénité, mais bon sang de bonsoir où va-t-on les trouver ?  M’enfin ! C’est vrai quoi ! Mais ils sont où ? HELP !

Donc l’intelligence collective, comment ça marche ? Il s’agit de méthodes qui permettent à un groupe d’être collectivement intelligent, méthodes s’appuyant sur les principes suivants :

  • partager idées et informations
  • diriger et dynamiser la connaissance et l’action vers un problème ou un objectif spécifique (comme j’ai pu faire plancher mes étudiants du DU de Nîmes sur : pourquoi Marianne née de parents inconnus prend-elle à la naissance de son dixième enfant le nom de Coutouly qui ne la quittera plus jusqu’à sa mort ? Par exemple)
  • S’apporter un soutien mutuel pour créer des solutions innovantes.

L’intelligence collective est une intelligence partagée d’un groupe, émergeant de la communication et de la collaboration entre plusieurs individus. Mais ça, je crois que vous l’aviez compris. Quels que soient les individus composant ce groupe, le seul fait de le constituer les dote d’un esprit collectif qui peut leur faire ressentir des émotions, penser et agir d’une manière très différente de celle que chacun aurait ressenti, pensé et agi en étant seul dans son coin. Ils se sentent reliés par la perception d’une mission commune, au service d’une vision fédérative au bénéfice de tous.

Ce qui demande :

  • une communication ouverte
  • du respect et de la confiance mutuels
  • de la curiosité
  • un engagement vis-à-vis de quelque chose plus grand que chaque individu.

Le groupe se pose des questions concernant sa vision, sa mission, son ambition et le rôle de chacun. Ce qui veut dire qu’il doit prendre le temps. Il doit aussi accepter ce qui est. Il faut du coup être ce que l’on est c’est-à-dire ne pas tricher. Enfin, il faut tenir ses engagements.

Tout cela permet d’atteindre quatre objectifs :

  • des performances accrues
  • des décisions plus sages
  • de nouvelles idées
  • des solutions créatives.

Si vous regardez les groupes Facebook de généalogie, par exemple, nous sommes en plein là-dedans. Quelqu’un pose une question et la multitude lui répond. Chacun des répondants lit les réponses qui précèdent la sienne, renvoie parfois une question pour mieux comprendre, propose une solution. Un autre rebondit. Un troisième argumente. Propose une autre solution. Et petit à petit, tout le monde avance dans la connaissance de la généalogie. Tout le monde se forme. Cela peut se chamailler, s’engueuler. Les noms d’oiseaux peuvent voler. Les modérateurs temporisent, excluent parfois, envoient des mp. Mais tout le monde avance. Ensemble ! Chacun avec sa pratique. Mais tous vers un même but. Et la solution est finalement collective.