Peut-il y avoir des passerelles entre la généalogie et le design ? Et si oui lesquelles ?
En regardant la définition du design, je suis tombé sur celle du design d’auteur. Il privilégie un travail à taille humaine, une proximité avec des artisans ou techniciens très qualifiés de différents métiers. Le savoir-faire (et donc sa sauvegarde) a une grande importance. Les pièces réalisées en petites séries sont souvent très onéreuses, car le travail, le savoir-faire a un prix. La pièce finale n’aurait pas pu exister indépendamment de l’ouvrier. C’est un design qui est du côté de la réalisation et qui définit le citoyen davantage comme un travailleur. Contrairement au design dit industriel.
Cela me fait rebondir immanquablement  sur le patrimoine culturel immatériel.  Selon l’Unesco, le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.
Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.
L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans sa manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. Elle a une valeur sociale et économique pertinente pour tous les groupes  à l’intérieur d’un État, et est tout aussi importante pour les pays en développement que pour les pays développés.

 

Une fois cela dit, qu’en est-il exactement ?
Le patrimoine culturel immatériel est :
1/Traditionnel, contemporain et vivant à la fois : Il comprend non seulement les traditions héritées du passé, mais aussi les pratiques rurales et urbaines contemporaines, propres à divers groupes culturels.
2/Inclusif : des expressions de notre patrimoine culturel immatériel peuvent être similaires à celles pratiquées par d’autres. Qu’elles viennent du village voisin, d’une ville à l’autre bout du monde ou qu’elles aient été adaptées par des peuples qui ont émigré et se sont installés dans une autre région, elles font toutes partie de ce patrimoine en ce sens qu’elles ont été transmises de génération en génération, qu’elles ont évolué en réaction à leur environnement et qu’elles contribuent à nous procurer un sentiment d’identité et de continuité. Ce faisant, elles établissent un lien entre notre passé et, à travers le présent, notre futur. Le patrimoine culturel immatériel ne soulève pas la question de la spécificité ou de la non-spécificité de certaines pratiques par rapport à une culture. Il contribue à la cohésion sociale. Il stimule un sentiment d’identité et de responsabilité qui aide les individus à se sentir partie d’une ou plusieurs communautés et de la société au sens large.
3/Représentatif : le patrimoine culturel immatériel n’est pas seulement apprécié en tant que bien culturel, à titre comparatif, pour son caractère exclusif ou sa valeur exceptionnelle. Il se développe à partir de son enracinement dans les communautés et dépend de ceux dont la connaissance des traditions, des savoir-faire et des coutumes est transmise au reste de la communauté, de génération en génération, ou à d’autres communautés.
4/Fondé sur les communautés : le patrimoine culturel immatériel ne peut être patrimoine qu’à partir du moment où il est reconnu comme tel par les communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent ; sans leur avis, personne ne peut décider à leur place si une expression ou pratique donnée fait partie de leur patrimoine.

 
Et cela m’a fait rebondir aussi sur un label : l’Entreprise du Patrimoine Vivant. Ce label est une marque de reconnaissance de l’Etat mise en place pour distinguer des entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.
Il me semble que là on peut avoir un lien en partant du design d’auteur dans lequel s’intègrent l’histoire, la mémoire, la généalogie avec par exemple les entreprises familiales qui peuvent aller des Peugeot, Mulliez , Bouloumié (Vittel) et autres grandes familles connues à de petites entreprises où un savoir-faire se transmet de père en fils et qu’on peut retrouver dans des associations comme les Hénokiens, Eponymes….

 

Bref, peut-être des possibilités.