C’est ainsi qu’une de mes consoeurs a intitulé son article dans son blog : http://genealogiepro.canalblog.com/archives/2016/10/28/34491820.html

A part la carte professionnelle, mais qui n’en est pas vraiment une, ces « galères » ne sont pas propres au métier. Tous ceux qui s’installent un jour les partagent et les rencontrent.

La formation à l’installation : Ce serait une galère parce qu’on nous parle de prévisionnel, de croissance rapide, d’étude de marché, d’installation en société. Et que rien ou quasi rien ne serait utile au généalogiste. Ah bon ? Combien je veux gagner par mois ? Que seront mes charges (les impôts, le loyer éventuel, le crédit éventuel, les frais d’essence, les frais de déplacement) ? Quel chiffre d’affaires est du coup nécessaire mensuellement pour me payer ce que je veux me payer, une fois mes charges enlevées ? C’est important de le savoir. Une fois que je sais combien je veux me payer, quel est le tarif horaire nécessaire pour cela ? Et une fois que je l’ai calculé, comment est-il ce tarif par rapport à l’environnement généalogique qui m’entoure ? Est-ce que je suis plus cher que mes concurrents ? Moins cher ? Qu’est-ce je vais pouvoir proposer à mes clients comme prestations ? Comment je me démarque des autres ? Qu’est-ce qui n’est plus possible comme prestations donc que se passe-t-il au niveau des Archives Départementales, des associations, au niveau de mon environnement ? C’est ce qu’on appelle une étude de marché. Il faut avoir répondu à ces questions avant de s’installer. Pour ne pas se planter et être effectivement dans la galère. Se poser la question de la forme juridique de l’installation est tout aussi important. Comment je veux protéger ma famille et mon patrimoine ? Comment je veux me protéger moi ? Et en fonction de mon envie de protection, je peux me mettre en auto-entrepreneur ou en société, sachant que je peux prendre toutes les étapes intermédiaires.

Il faut avoir répondu à un moment donné, et le plus tôt possible, à toutes ces questions. Du coup, tout le reste s’enchaîne beaucoup plus facilement.

La publicité : Une fois que vous connaissez la clientèle que vous voulez toucher, vos prestations , votre zone de chalandise (je fais des recherches sur quel territoire ?), faire de la publicité est plus facile pour vous. Et regardez les publicités que vos confrères font paraître. Quelles sont celles qui vous plaisent ? Celles qui ne vous accrochent pas (il peut y en avoir) ? Quelles en sont les raisons (écrivez-les) ? Qu’est-ce que vous avez envie de dire de vous ? Et à partir de là, vous pouvez rédiger votre encart publicitaire, au format que vous voulez. Parce qu’il vous correspondra. Regardez aussi où se trouvent leurs publicités. Où elles ne se trouvent pas. Votre clientèle est dans le monde entier ?  Quel va être votre support pour pouvoir la toucher ? En France ? Pareil, quel support ? Publicité, cela veut dire quoi ? Est-ce que je fais des salons ? Je me fabrique que des cartes de visite ? Je rajoute quoi sinon ? Des plaquettes ? Des marque-pages ? Un kakémono ? Des bâches que je pourrais accrocher ? Je décore ma voiture ? Je veux y mettre quel budget ? Je fais faire une charte graphique ? Posez-vous toutes ces questions. Et surtout répondez-y.

Le site Internet : Un conseil quand vous allez faire le tour des prestataires. Eliminez tous ceux qui vous proposent une prestation « one shot ». Vous ne serez pas propriétaire de votre nom de domaine. Vous ne serez pas propriétaire de votre site. Vous paierez beaucoup plus cher que le prix normal du marché. Vous serez bloqués avec eux pendant plusieurs années.  Si le prestataire vous propose une forme de location, un échange de services, bannissez-le immédiatement. C’est un « one shot ». Une fois ceux-ci éliminés, mettez en place avec votre prestataire un cahier des charges (faites-le faire par un professionnel, vous avez plus de temps à consacrer à aller chercher votre clientèle qu’à faire un site). Je veux que mon site soit ainsi et pas autrement. Cela ne veut pas dire que vous ne devez pas l’écouter. Mais c’est votre site. C’est vous, votre personnalité qu’il va refléter. Donc discutez avec lui de toutes les pages de votre site, les unes après les autres. Rédigez vos textes et faites-les corriger par quelqu’un qui a une approche commerciale ou marketing, simplement pour éviter qu’une logorrhée inutile envahisse votre site. Les personnes qui vont y être dessus ne vont pas, ou très peu, utiliser leur molette. Votre message doit donc apparaître en entier dans votre écran d’ordinateur. Choisissez vos photos. Demandez-lui une formation pour apporter les modifications les plus minimes.  Vous n’allez pas changer les pages, ce n’est pas votre métier. Mais si vous voulez changer un texte, que vous puissiez le faire. Il doit vous montrer le site avant de le mettre en ligne pour que vous puissiez apporter les dernières corrections.

La carte professionnelle :  La profession n’est pas réglementée. Il existe donc des chambres syndicales qui proposent des cartes.  Mais rien n’est obligatoire. Vous ne voulez pas adhérer à une chambre syndicale ? Préparez-vous un laïus que vous servirez ensuite à tout le monde, expliquant la situation professionnelle du généalogiste. Des chambres syndicales (nommez-en quelques unes, précisez que certaines ne sont que successorales et d’autres familiales et successorales), certaines regroupées dans une union (nommez-la) mais pas toutes. Profession non réglementée (ce n’est pas un Ordre, expliquez en quelques mots la différence). Rien n’est obligatoire, je le répète. Donc vous, vous n’êtes pas inscrit dans une chambre syndicale, donc pas de carte venant d’elles. Par contre vous avez votre URSSAF, votre Kbis pour une société (et la date de celui-ci n’a pas d’importance sauf si vraiment on vous réclame, notamment pour le Kbis, un document le plus récent possible) qui prouve que vous êtes un professionnel.  Vous leur fournissez une copie bien sûr quand vous leur écrivez (avec copie de votre carte d’identité). Vous avez un mandat de notaire ? Copie. Et tout devrait bien se passer.  « on a même réclamé à certains une lettre de motivation et des explications sur leur choix d’être généalogiste !!!! » nous dit ma consoeur. Alors je vous rassure, j’ai vu ça une fois dans ma vie de professionnel depuis 16 ans que je suis installé et c’était une demande du Procureur de Paris. Pas de panique à avoir donc.

La fermeture des Archives Départementales pendant plusieurs mois : Le professionnel le sait souvent à l’avance. Un déménagement, par exemple, cela se prévoit. A vous de vous adapter.  Premier point à vérifier : les professionnels ont-ils une dérogation prévue ou pas ? Les Archives vont fermer pendant plusieurs mois certes mais certaines prévoient une mini salle de lecture (5 places par exemple) pour les professionnels, réservable à l’avance, où des documents précis peuvent être demandés. Par exemple, les Archives peuvent se dire : les professionnels ont besoin des documents de l’enregistrement, donc on va commencer par ranger ceux-ci pour ne pas les pénaliser trop. C’est à vérifier auprès du directeur des Archives. Ce n’est pas prévu ? OK ! Comment je m’adapte pour pallier à cela ?  Est-ce que le reste de ma zone de chalandise va me permettre d’aller chercher de la clientèle suffisamment pendant ce laps de temps ? C’est quelque chose qu’il vous faut prévoir dès que vous avez connaissance qu’il va y avoir  la fermeture. N’attendez pas que ce soit fermé. Ce sera trop tard. Et la plupart du temps, alors cette fermeture passera comme une lettre à la poste. Sans aucune gêne pour vous. Parce que vous aurez programmé des recherches dans les autres centres d’archives.

Ce sont des petits déboires de la vie professionnelle, que tout le monde installé à son compte connaît un jour ou l’autre, pas des galères. Le plus important, c’est la passion que vous allez mettre dans ce que vous allez faire.  L’envie que vous allez donner de travailler avec vous. Pas ces petits soucis inhérents à toute vie professionnelle. Foncez ! Vous allez y prendre du plaisir  et en être addict ! Et c’est tout ce qui compte !