Régate est le nom de la coopérative d’activités et d’emplois chez qui j’étais entrepreneur-salarié au tout début de ma carrière de généalogiste. Avant de perdre tout le monde, quelques explications sont nécessaires. Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) s’adressent à des personnes désireuses de créer leur entreprise, qui cherchent à tester la viabilité de leur projet. Elles offrent à ces porteurs de projet, en principe des demandeurs d’emplois, un lieu d’accueil et un statut : elles vont plus loin que les pépinières et autres couveuses d’entreprises, en leur permettant d’être à la fois entrepreneur et salarié de la coopérative. Le porteur de projet sort ainsi de sa solitude. L’accueil-diagnostic. Les porteurs de projet accueillis par une CAE reçoivent une information sur la structure, suivie, s’ils le souhaitent, d’un entretien individuel avec l’ensemble de l’équipe. Celle-ci examine alors si l’entrepreneur et son projet correspondent à leurs critères de sélection. En cas d’accord, le porteur signe avec la CAE une convention d’accompagnement. Il n’a pas alors le statut d’associé dans la coopérative. Le test. Pendant quelques mois ou quelques années (deux maximum maintenant), le porteur teste son idée tout en conservant son statut initial. Il engage des démarches de prospection, affine son projet et bénéficie du soutien des accompagnateurs de la CAE. Le contrat de travail. Lorsque l’activité commence à devenir solvable( pour Régate dès que l’entrepreneur-salarié a dégagé la somme de 3000 euros HT), le porteur de projet signe un contrat de travail en CDI et devient formellement un entrepreneur-salarié. Le temps de travail et la rémunération sont fixés en fonction du chiffre d’affaires prévisionnel et de la trésorerie de l’activité, isolée de celle des autres salariés de la coopérative. La faiblesse du chiffre initial conduit souvent à conclure des premiers contrats à temps très partiel (une dizaine d’heures par mois) avec une rémunération horaire équivalente au Smic. Dans ce cas, les porteurs de projet entrent dans le cadre du dispositif « activité réduite » de l’Assedic, ce qui leur permet de conserver une partie de leurs allocations chômage. L’accompagnement et ses contreparties. Les accompagnateurs forment individuellement ou collectivement les porteurs de projet à la gestion, à la comptabilité, au marketing, etc (pour Régate, il y a un atelier commercial, un atelier communication, un atelier projet et un atelier gestion et administration). Les entrepreneurs-salariés peuvent demander à suivre des modules précis de formation qui donnent lieu à un travail en atelier. Parallèlement, la CAE prend en charge la gestion administrative, comptable, sociale et fiscale de l’activité. Elle propose également des services comme la mise à disposition d’ordinateurs, la connexion à Internet, etc. En contrepartie, l’entrepreneur-salarié verse 10 % de son chiffre d’affaires hors taxes à la CAE dès le premier euro de recette. La CAE n’assure ni l’hébergement de l’activité ni son financement (investissement, besoin de trésorerie, etc.). Elle peut néanmoins utiliser ses réseaux territoriaux pour faciliter la tâche du porteur de projet, si celui-ci rencontre des difficultés pour acquérir un local par exemple. Le fonctionnement quotidien de la CAE repose sur un gérant et une équipe d’accompagnateurs souvent au nombre de trois ou quatre. Il est proposé, une fois par mois, aux entrepreneurs-salariés de participer à une réunion dédiée au fonctionnement de la coopérative. Devenir associé de la coopérative. Si l’activité se développe et que l’entrepreneur-salarié ne souhaite pas créer immédiatement sa propre entreprise, il peut devenir associé de la coopérative. Il participe alors à son animation et à l’accompagnement des nouveaux porteurs de projet. Sa contribution est susceptible d’augmenter si la mutualisation monte en puissance (achat de matériels communs, etc.). La sortie de la coopérative. Dès que l’activité semble pérenne et s’il ne souhaite pas la développer au sein de la coopérative, l’entrepreneur-salarié peut créer son entreprise, selon la forme juridique de son choix. Si, au contraire, son projet ne rencontre pas de demande solvable, il peut abandonner à tout moment et revenir à son ancien statut (généralement de demandeur d’emploi) sans perdre ni ses droits ni sa protection sociale. Alors pourquoi réintégrer Régate alors que je ne suis pas demandeur d’emploi mais en pleine activité ? En fait, j’ai la volonté de développer un projet qui me tient vraiment à coeur (et pas qu’à moi, j’ai des gens derrière qui me font confiance et pas qu’un peu pour cela, je n’en suis pas encore revenu de la confiance qu’ils placent en moi, sans doute parce que jamais je n’aurais osé penser que cela soit possible un jour). J’aurais pu le faire avec la chambre de commerce et d’industrie, lors de rendez-vous mensuels. Mais j’avais envie d’en discuter avec d’autres formateurs, tester si le projet est viable (ce que je crois) avant de l’intégrer entièrement dans mes activités. voir si j’avais besoin pour cela de me former ou pas. En restant dans le concret, les pieds bien sur terre. Et là, rien de mieux à mes yeux que Régate. Donc, pour ce projet-là, je me suis dit : allez zou Galinette, retourne à tes premières amours ! Et donc officiellement, à partir du 1er avril, je pourrais à nouveau tester pour pouvoir mieux accompagner ensuite. Cool !