La semaine dernière, j’ai visité avec mes étudiants de la licence pro ARP les Archives Départementales du Gard. Ils ne s’attendaient pas à cela et je crois que cela leur a bien plu. En outre, ils ont fait bonne impression aux deux personnes qui nous ont fait visiter le dépôt. Que du bonheur donc. Dans les documents qu’elles nous on montré, il y a un document rare mais intéressant : un testament écrit succinctement sur une porte au début du XXème siècle. Succinctement car le testateur n’a pas eu le temps d’écrire grand chose si ce n’est le principal : à qui il léguait ses biens. A priori, si j’ai bien regardé, il a été écrit avec un crayon à papier. J’imagine le jour de la découverte par les héritiers : Tu as trouvé un testament ? Oui ! Tu peux me l’apporter ? Non ! Pourquoi ? Trop lourd ! Comment ça trop lourd ? Il est écrit sur la porte de la chambre ! Pardon ? Ne te moque pas de moi ! Ben … Je me moque pas… Viens voir ! Il est écrit sur la porte de la chambre ! Cela a dû être un moment fort cette découverte. Ensuite c’est bien beau d’écrire un testament sur une porte mais il faut l’enregistrer pour qu’il soit valable. Comme tout testament digne de ce nom. Et comment on fait dans ces cas-là ? Eh bien, tout simplement en découpant la porte autour du testament pour que le notaire derrière puisse l’enregistrer en bonne et due forme. Pour qu’il puisse aussi le conserver dans ses minutes. Cela a dû être un deuxième moment fort. Menuiserie Machin, j’écoute ! J’ai un testament à découper sur une porte. Vous pouvez venir me faire ça quand ? ….Allo ? Allooooo !… Ben ! Il m’a raccroché au nez. Et au cas où le bout de porte se perdrait, une petite photo sur une plaque de verre en plus, on ne sait jamais, qu’on insère elle aussi dans les minutes. Il faudrait vraiment un coup de malchance pour que les deux se perdent. Le document d’archives, c’est ce qu’il contient qui est important, pas le support sur lequel il est écrit. On peut donc écrire sur tout support. Mais là quand même, je crois que le testateur a décroché le pompon.