Parfois, dans nos recherches, on se trouve des ancêtres avec des vies qui sortent de l’ordinaire. Alors on fouille un peu plus les concernant. Vous voulez un exemple ? Rose Esquilat, ancêtre de la mère de mon grand-père maternel. Elle naît le 10 juillet 1766 à Cadix, fille d’Antoine Esquilat et de Rose Nègre. Sa mère est la soeur de l’ancêtre paternel de mon grand-père maternel. Le 24 juillet 1771, sa mère décède. Son père se remarie quatre ans plus tard avec une veuve (de son premier mari Guillaume Laurens), épouse séparée de son deuxième (Gabriel Douat). Le même jour, son frère aîné Jacques épouse une fille de la troisième épouse de son père. Le 9 juillet 1776, Rose Esquilat est mariée avec Michel Maurel, de 15 ans son aîné. Elle a dix ans. Dix-sept ans plus tard, alors qu’elle est enceinte de son quatorzième enfant, elle devient veuve. Elle marie alors sa fille aînée, Rose Maurel, avec Joseph Maurel. Les deux jeunes mariés sont cousins germains. Résultat, à l’âge de 28 ans, Rose Esquilat est grand-mère. En 1812, alors qu’elle a 46 ans, elle épouse en deuxièmes noces Pierre Jalby qui lui en a 20. Elle décédera en 1815. Voilà ce que nous disent les actes d’état civil. Les actes notariés nous en apprennent plus sur sa vie, certes. Mais elle a une vie qui, quand même vous l’avouerez, n’est pas des plus banales. Dans le petit village de Cadix de quelques centaines d’âmes, elle a dû dénoter. Et là nous avons deux solutions. Soit on l’écrit telle quelle, en se basant uniquement sur les documents trouvés, soit, et personnellement je préfère, tout en conservant la trame de ce que me disent les actes, j’y mets de la vie, des émotions, des sentiments. Comment l’a-t-elle vécu cette vie ? Ces mariages ? Ces 14 grossesses ? Comment une femme menait-elle une propriété en cette fin du 18ème début du 19ème siècle alors qu’elle n’était encore qu’une gamine, certes formée, mais une gamine ? Personnellement, je préfère la deuxième solution parce que là, il me semble, elle le mérite.