En 1927, Antoine-Joseph, alors garde-champêtre à Réquista, reçoit deux courriers de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi pour l’installation d’une ligne de transport électrique à 150 000 volts allant de Portet-Saint-Simon à Saint Victor près de Millau. Ces courriers font suite au décret du 15 septembre 1926 approuvant la convention passée le 16 août 1926 entre le Ministre des Travaux Publics et la Compagnie des Chemins de Fer du Midi pour la concession d’un réseau de transport d’énergie électrique de 150 000 volts s’étendant sur les départements de l’Ariège, de la Haute-Garonne, de la Gironde, des Landes, des Basses et Hautes Pyrénées, du Tarn et de l’Aveyron. Il y eut une enquête relative aux servitudes prévues par l’article 12 de la loi du 15 juin 1906 modifiée par la loi du 19 juillet 1922. dans les formes déterminées par les règlements d’administration publique du 24 avril 1923 et du 14 octobre 1924, présentées le 21 avril 1927 comprenant notamment un plan parcellaire, un état indicatif des terrains à grever de servitudes et une notice à l’appui. L’article 21 de cette loi stipule : La déclaration d’utilité publique des ouvrages à exécuter par l’Etat ou son concessionnaire, confère au concessionnaire pour l’établissement ou le fonctionnement des conducteurs d’énergie employés à l’exploitation de ces ouvrages les droits de passage, d’appui et d’ébranchage. Le plan des propriétés frappées de servitudes, mentionnant les noms des propriétaires tels qu’ils sont inscrits sur les matrices des rôles, reste déposé pendant 8 jours à la mairie de la commune où les propriétés sont situées. Avertissement de l’ouverture de l’enquête est donné collectivement aux intéressés par voie d’affichage à la mairie. Notification directe des travaux projetés est en outre donnée par le maire aux intéressés. Le maire certifie les notifications et les affiches. Il mentionne, sur un procès-verbal qu’il ouvre à cet effet, les réclamations et déclarations qui lui sont faites verbalement et y annexe celles qui lui sont adressées par écrit. A l’expiration du délai de huitaine, un commissaire enquêteur nommé par le Préfet reçoit les observations et appelle les propriétaires intéressés. Il signe le procès-verbal d’enquête, y joint son avis motivé et remet immédiatement, avec toutes les pièces de l’instruction, le dossier au maire qui le transmet à l’ingénieur en chef des Ponts et Chaussées chargé du contrôle des distributions d’énergie électrique du Département. C’est dans le cadre de cette procédure qu’Antoine-Joseph reçoit l’extrait indicatif des parcelles frappées de servitudes le concernant. De quelles servitudes s’agit-il ? Faire passer , entretenir et remplacer les conducteurs au-dessus des propriétés privées Etablir à demeure, entretenir et remplacer les supports ainsi que les conducteurs aériens sur les terrains privés non bâtis. Couper ou faire couper sur le passage de la ligne par les soins de ses agents ou mandataires, les branches d’arbres sur une hauteur et largeur suffisantes pour qu’elles ne puissent par leur mouvement ou leur chute occasionner des courts circuits ou des avaries aux ouvrages. Pénétrer sur les parcelles pour la construction, la surveillance, l’entretien ou les réparations. Tous les dommages causés à la propriété du fait de ces servitudes font l’objet d’une indemnité spéciale à l’exclusion des dommages résultant du fait de l’exécution des travaux. Antoine-Joseph , comme tous les propriétaires, conserve la jouissance du terrain au-dessus des canalisations mais ne pourra exécuter aucun travail préjudiciable et mettre aucune entrave.