Dimanche 21 septembre 2014, journées du Patrimoine, le site Web des Archives du Tarn, ainsi que tous les autres sites du Conseil Général en Tarn.fr, ont été la cible d’une attaque des Anonymous en lutte contre le barrage de Sivens. Les Anonymous sont un mouvement de pirates informatiques, il faut dire ce qu’il en est et appellé un chat un chat. Il se compose de membres agissant de manière anonyme (d’où leur nom) dans le but le plus souvent de défendre la liberté d’expression. A ma connaissance, il existe d’autres moyens pour la liberté d’expression que le piratage. Mais bon, passons. Le barrage de Sivens, de quoi s’agit-il ? Parce que, tant qu’à faire, autant savoir pour quelles raisons exactes les sites du Conseil Général du Tarn ont été piratés. Le barrage se situe sur la commune de Lisle-sur-Tarn, proche de la forêt de Sivens, dans la vallée du Tescou. Une fois construit, il mesurera 304 mètres de long pour 12 mètres de large. Le lac de barrage devrait avoir un volume de 1,5 millions de m3 et une surface de 42 hectares. Son principal objectif : permettre l’irrigation en été en constituant une réserve en eau pour l’agriculture. Un deuxième objectif est l’étiage du Tescou et un troisième de diluer les rejets d’une laiterie à Montauban appartenant à Sodiaal. Si 13 hectares de zone humide vont étre détruits (c’est d’ailleurs sur cela que porte l’opposition), le Conseil Général a prévu la reconstitution de celle-ci sur 19, 5 hectares. Depuis avril 2014, l’opposition au barrage va crescendo : grèves de la faim pour plusieurs personnes, dégradations commises au siège du Conseil Général, violences à l’encontre des policiers, bouteilles d’acide, clous et déchets divers sur le site des travaux, jets de cocktails Molotov, jets de bouteilles d’acide, barricades piégées à la bouteille de gaz sur le site lors d’affrontements avec les policiers, élus pris à parti à leur domicile…. Je ne vous parle pas de l’état d’esprit des personnes habitant aux alentours et du climat dans lequel elles vivent. Je pense que vous pouvez le deviner sans problème. Rappellons que c’est un projet financé à 50% par l’Agence de l’eau Adour-Garonne, 30% par l’Union Européenne, 20% par les départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne. C’est donc un projet en priorité de l’agence de l’eau dont le maître d’ouvrage est le Conseil Général du Tarn. Je crois que tout cela permet de mieux comprendre dans quel contexte les sites ont subi ce piratage. Le portail des archives a été créé en interne, pour rappel, empilant couches sur couches de nouveaux développements au fur et à mesure des mises en ligne. Ce n’est sans doute pas la meilleure des solutions mais en même temps le site existe depuis de nombreuses années et je ne suis pas sûr qu’à son démarrage, on ait pu s’appuyer sur beaucoup d’expériences antérieures. Il est installé sur un système obsolète et non mis à jour, hénas, donc des plus vulnérables. Aussi pendant quelques heures, la page d’accueil de cette institution, au lieu de présenter les ressources disponibles ds archives, affichait une vidéo des contestataires… Depuis plusieurs semaines maintenant, les services du Conseil Général travaillent à sa remise en marche. Il devrait y en avoir encore pour un mois. Heureusement, pour les généalogistes tarnais, les bases de données n’ont pas été touchées et il est donc possible de travailler dessus aux Archives du Tarn. Mais seulement là exclusivement. Pour tous les généalogistes hors Tarn, il n’existe donc pour le moment que deux solutions : attendre ou pour les plus impatients commander des travaux aux Tarnais. N’oubliez pas qu’il existe un professionnel sur place (bon d’accord, je n’ai pas l’habitude de faire ma pub de cette manière sur le blog mais là l’occasion fait le larron quand même).