Je vous ai déjà parlé des assignats. Mais ce ne fut pas la seule expérience révolutionnaire. Hélas ! Avant la disparition des assignats, les rescriptions de l’emprunt forcé furent créées par le décret du 1er nivôse an 4 puis émises. Elles correspondent à des mandats à ordre au porteur. L’arrêté du 29 ventôse an 4 leur impose le cours frocé des monnaies. La loi du 19 frimaire an 4 avait créé un emprunt forcé national d’un montant de 60 millions de francs, concernant les citoyens les plus aisés de chaque département susceptibles de payer un montant minimal évalué à 1200 livres. En tant que système, la rescription aura fonctionné trois mois et demi. En tant que monnaie, elle disparaît en février 1797. Durant cette période, les personnes ayant réglé l’emprunt se voient délivrer par chaque trésorerie départemental un reçu qui bientôt servira de monnaie. Le 28 ventôse an 4, pour les gros montants apparaît la promesse de mandat territorial et le mandat territorial (pour les petits montants), complétant la rescription de l’emprunt forcé, imprimés en plusieurs couleurs pour éviter la contrefaçon. Mais, échangée 10 fois au-dessous de sa valeur réelle, cette promesse connaît plus ou moins la même histoire que l’assignat et disparaissent le 4 février 1797. Ces promesses et mandats sont en effet gagés ou hypothéqués sur les ventes potentielles des biens nationnaux encore disponibles. Les volumes émis dépassent rapidement le volume des ventes réalisées par l’Etat. Et les uns comme les autres se déprécient encore plus rapidement que feu l’assignat. Par ailleurs de nouvelles espèces métalliques sont mises en circulation. De même, de nouvelles formes de monnaie fiduciaire servent de règlement dans le cadre des grosses transactions sur les places de Paris et Lyon. Il faudra attendre 1800 pour que réapparaissent des billets, émis par la Caisse des Comptes Courants, puis par les comptoirs d’escompte de la Banque de France en 1803.