Je me mords les doigts depuis que j’ai reçu le dernier numéro de Gé-mag. Je m’étais dit que je ne réagirais pas aux propos de Myriam Provence. Je me l’étais juré. Promis, craché. Non, non, non et non. Vous savez, c’est comme le gamin qui essaie de résister au pot de confiture qu’il a devant lui et qui tout compte fait, malgré toute sa bonne volonté, y plonge le doigt. Slurp ! Parce qu’il y a des propos qui me font bondir. Je suis d’accord avec elle. Notre clientèle est multiple. Je vais quand même apporter un bémol. En grande majorité, il me semble que nous avons plus affaire à des particuliers qu’à des antiquaires, des musées, des grands reporters, des télévisions, des administrations, etc. Même s’il peut arriver d’avoir tous ces gens-là comme clients une fois de temps en temps. Ce qui est toujours gratifiant en terme de reconnaissance du travail. Nous travaillons quand même avec le particulier. La difficulté professionnelle qu’elle a soulevé m’a horripilé, disons-le ! Nous ne sommes pas une profession libérale réglementée ? Et bien acte ! Je ne suis pas sûr que l’organisation de la profession qui a abouti à une Union, à un code de déontologie, à une carte professionnelle nationale et à une assurance responsabilité professionnelle de groupe, quatre critères exigés pour les professions libérales réglementées, permette au généalogiste familial professionnel, au quotidien, de pouvoir payer ses factures. Tout cela a été mis en place, certes, mais il n’empêche : nous sommes toujours une profession libérale non réglementée ! Ben oui ! Il me semble que cela aurait été plus utile de se pencher sur la question des demandes en ralentissement, sur la baisse du panier moyen par dossier, qu’elle constate. Comment, malgré la crise économique, faire en sorte que cela ne grève pas trop la vie de tous les jours de notre généalogiste professionnel familial ? Quelles solutions trouvées ou à trouver collectivement ? Comment l’aider pour qu’il croûte tous les jours et puisse conserver un toit sur sa tête ? Les besoins basiques, seulement les besoins basiques ! Oui, la crise économique est indépendante de notre volonté. Mais pas le fait d’y trouver des réponses économiques pour qu’on ne se la prenne pas trop en pleine gueule, si vous me permettez l’expression. Elle n’en a pas dit un mot, je trouve cela dommage. Quant aux difficultés pratiques, je crois qu’on s’adapte. Il y a eu plusieurs procédures de dérogation mises en place depuis 2008 ? L’actuelle, écrire au SIAF directement pour obtenir une dérogation sur tout le territoire pour une durée de 2 ans, ne me semble pas si mauvaise que cela. Et je suis persuadé, contrairement à elle, que les frais de déplacement resteront toujours dus, que notre territoire d’investigation ne s’élargira pas au fur et à mesure de la mise en ligne des dépôts d’archives. Simplement pour conserver un travail de qualité en consultant les pièces sur place. Et cela parce que nous connaissons à fond certains dépôts d’archives. Le généalogiste continuera à aller à l’archive, comme elle le dit elle-même. Pour moi, c’est une évidence. Mais pourquoi ces deux phrases-là dans un raisonnement que je trouvais pourtant correct ? Ah, un dernier point : nos clients se forment. Si nous ne formons pas nous aussi de manière continue, avec des attestations pour le prouver, garantir un niveau de qualité de service satisfaisant et constant, je ne suis pas sûr que cela soit possible longtemps. Mais ce n’est qu’une opinion personnelle.