L’année étant sur le point de se terminer, je suis en train de mettre complètement le nez dans mes comptes, d’analyser 2008, de voir où j’ai pu commettre des erreurs afin de pouvoir les rectifier en 2009. C’est toujours utile et nécessaire. Mëme si cela peut faire très mal. Combien m’a coûté le départ de mon associé ? Car c’est quand même le grand évènement de l’année 2008, celui qui n’était pas du tout prévu. Ce départ-là ne m’a pas coûté qu’en termes de frais d’avocat, de cession de parts et autres « billevesées », si je puis employer ce terme. Il faut aussi que je l’analyse en terme de CA HT. J’ai fait un petit calcul : le départ de mon associé m’a coûté au moins 6000 € de CA HT en moins. Soit 1000 €/mois que je n’ai pas pu faire rentrer, de contrats que je n’ai pu honorer par manque de temps. Ce n’est pas rien. Ce n’est vraiment pas rien. Je me rends compte qu’en outre, ayant le nez complètement dans le guidon à cause de ce départ, j’ai parfois mené des actions sans prendre tout le temps de la réflexion nécessaire. Simplement parce que j’ai estimé, peut-être à tort, que donner des réponses à ma clientèle était plus important, que dégager du CA HT était plus important. Ou peut-être parce que j’étais pris par le feu de l’action, en train d’essayer de colmater partout suite à ce départ. Là encore, je peux chiffrer ce manque de réflexion à environ 6000 autres € HT. Ce n’est toujours pas rien. Du coup, je suis complètement en train d’analyser les relations que j’ai pu avoir avec mon ancien associé. Je les perçois sous un nouveau jour. Mes confrères de SOS Généalogie l’appelaient « l’homme invisible ». Qu’y a-t-il derrière cette galéjade ? Et si, tout compte fait, nous n’avions pas eu une relation d’associé à associé mais plutôt n’aurait-il pas eu vis-à-vis de moi une relation de salarié à patron ? Peut-être est-ce une relation que j’ai induite sans m’en rendre compte. Je ne sais pas s’il y a un seul fautif. Je ne le crois pas. Les fautes étaient sans doutes partagées. Mais… Je me rends compte que nous vivions uniquement ou presque sur ce que je pouvais apporter. En termes d’idées, de CA HT, de contacts. La relation était par trop déséquilibrée. J’étais dans le « Nous » alors qu’il est resté dans le « Je ». Je travaillais pour S2CF. Il travaillait pour lui-même. Et cela j’en suis persuadé. Et effectivement, cela ne pouvait pas fonctionner. Il ne pouvait que partir à un moment ou à un autre. Sauf que prendre en charge brutalement, en plus de mon travail, son travail a accru le déséquilibre précaire qui pouvait avoir été mis en place. Il n’y a plus eu de contre-poids. J’ai dû lâcher du lest, malheureusement au détriment de ce que j’estime faire partie de la qualité du travail. D’où les 12000 € cités plus haut. Et je reste persuadé que, si je continue de gratter, d’analyser, d’autres € devraient pouvoir être rajoutés, peut-être autant, peut-être moins. Je n’en sais rien. Attention, je ne rejette pas la faute uniquement sur lui. Il débutait dans la profession alors que je suis dans la profession depuis 8 ans. J’ai donc ma part de responsabilité. Forcément ! J’aurais sans doute dû être plus dans l’accompagnement, le tutorat, l’intégrer plus en douceur sans le lâcher trop vite. Aurais-je dû être dans le ressenti, dans un questionnement en permanence le concernant ? Devais-je provoquer des réactions de sa part ? Peut-être. Son départ, financièrement, comptablement, n’est pas anodin dans tous les cas. A moi, et à moi seul, maintenant de remonter la pente.