Dans le dernier numéro d’Archimag, j’ai lu une très intéressante interview, parfois un peu jargonneuse inutilement. Elle donnait le point de vue d’une spécialiste de l’information sur les mutations du monde de l’information. Bien évidemment, quand je l’ai lue, j’ai fait le rapprochement avec notre petit monde de la généalogie. Que nous dit-elle ? Que ce soit un archiviste, un documentaliste ou un bibliothécaire, ils constituent chacun un stock. Leur tâche ? Le rendre le plus pertinent possible, le décrire, l’indexer avec un maximum de précision. Le coeur de métier de chacun tourne autour de ce stock. Mais pas seulement. Il s’agit aussi pour chacun d’eux désormais de conseiller, de formaliser, de traduire des besoins. Car le besoin de visibilité et d’accès aux documents s’accroît exponentiellement actuellement. Pour cette spécialiste (dont j’ai zappé le nom à une vitesse surprenante), il est impossible d’être exhaustif de façon permanente sur un sujet donné. Ce qui implique de travailler en réseau afin de constituer des fonds virtuels. Et ce travail en réseau est désormai incontournable. Tout cela entraîne un déplacement du centre de gravité des rôles de chacun. Pour elle, et c’est là que cela commençait à devenir jargonneux pour moi mais je vous le livre tel quel car il y a quand même une belle image à mon avis, il faut tout d’abord agir en amont : décrire l’information à des niveaux de granularité divers et repenser l’accès à chacun d’eux. J’aime bien l’image de la granularité. Cela me fait penser à un tamis plus ou moins fin. Il faut aussi agir en aval c’est-à-dire accompagner les utilisateurs pour répondre à leur demande d’autonomie. Il y a beaucoup à inventer en terme de pédagogie. Pour elle, il faut faire confiance au sens critique des utilisateurs quant à l’appréciation de la qualtié de l’information tout en leur donnant, tout en leur apprenant un certain nombre de réflexes comme, par exemple, l’identification systématique des sources. Du coup, seule l’information compte. Il faut oublier impérativement sa localisation physique. Seule l’information compte et son authentification uniquement par un professionnel. J’aime beaucoup cette idée de stock. Qui dit stocks dit gestion de ceux-ci, travail à flux tendu pour perdre le moins d’argent possible. Imaginer l’information comme un stock. Cela veut dire aussi que cette information non seulement a un coût mais, surtout, que le marché lui reconnaît une valeur pécuniaire. Nous changeons d’optique, de monde. Et si nous nous placeons dans cette optique, il ne peut plus y avoir de polémique sur la vente de stocks d’informations, qu’elles soient généalogique ou autre. J’aime beaucoup cette idée de stock car elle ouvre des perspectives.