Quelques jours de discussion en interne m’ont fait réfléchir sur un sujet : qu’est-ce qui fait que certaines personnes sont en capacité d’innover et pas d’autres ? A quoi est-ce dû ? J’ai personnellement une réponse. A mon avis, cette question en appelle plusieurs. Je ne sais plus où j’ai lu que, quand une innovation était lancée, elle pouvait déranger. De ce fait, le premier à la lancer pouvait chuter par manque de préparation ou parce que le marché n’était pas prêt et son idée pouvait être reprise alors par d’autres, une fois le marché préparé. Mais cela ne dit pas pourquoi certains en sont capables et d’autres pas. Comme je le disais, j’ai personnellement une réponse. Personnellement, je fonctionne maintenant au ressenti. Je peux humer une atmosphère, percevoir une ambiance, des signes intangibles et malaxer entre elles des idées, des perceptions, pour en tirer quelque chose de nouveau. Il s’agit d’une certaine sensibilité que je ne peux expliquer concrètement. Disons que le monde n’est plus noir ou blanc pour moi, mais plutôt comporte toute une palette de gris et d’autres couleurs. Ce qui me gouverne, c’est le lien que j’ai pu faire entre mes émotions et ma rationalité, mon savoir-faire. Je me sers des unes pour amplifier l’autre. Elles se modifient les unes les autres. Je n’ai pas toujours été comme cela. Avant de faire ce travail sur moi-même, j’étais dans ce que j’appelle le jugement (le monde est noir ou blanc, il ne peut être les deux en même temps, les autres couleurs n’existent pas). Je possédais des certitudes et je ne voulais pas en démordre. Du coup, quand on me proposait une idée qui dérangeait mes certitudes bien établies, je la rejetais au prétexte que de toutes les façons elle ne marcherait jamais. Le meilleur moyen pour que cela soit effectivement le cas. Quand j’étais ainsi, toute innovation était forcément mort-née. Il me semble, mais je peux me tromper, que seul le ressenti peut faire naître l’innovation. Ce que j’appelle le jugement est forcément nécrophage à mon sens.