La mésaventure arrivée à ma consoeur, les différents commentaires que cela a suscité, m’ont fait penser à ce qu’écrit Michael Porter à propos de la clientèle perdue. Il me semblait que cela peut s’appliquer à la généalogie professionnelle et qu’une petite perspective historique peut être intéressante. Pour résumer très brièvement la pensée de Michael Porter, il disait que si une entreprise ne prenait pas une place, un autre s’en chargerait à sa place et il serait alors très difficile de la récupérer. Cela a l’air d’être une lapalissade, ou du bon sens, mais cela vaut la peine parfois de le rappeler. Que s’est-il passé au niveau de la généalogie professionnelle familiale ? A ma connaissance, la majorité des professionnels ont coupé les ponts avec le monde généalogique associatif. Ce qui est, à mon avis, une erreur. On peut toujours apprendre l’un de l’autre. Et je crois que c’est de là que vient la méfiance du monde associatif pour les professionnels. Quand le monde associatif a mis ses relevés en vente sur Minitel d’abord puis sur Internet, le monde professionnel n’a pas suivi. Là encore, à mon avis, ce fut une erreur. La place était possible pour les deux. De ce fait, je crois que le monde associatif a occupé une place laissé libre, volontairement ou pas, par les professionnels. Ce qui explique actuellement le flou. Actuellement, je parle de listes-éclairs, de chaînons manquants à mes collègues. Ils trouvent mes idées géniales. Je vais être beaucoup plus modeste. Il s’agit simplement de recettes qui sont utilisées depuis longtemps par les associations. Mettre sur Internet sa liste-éclair en référençant les noms de famille, cela permet de réduire les coûts en publicité car c’est une autre manière de se faire connaître et de faire connaître son travail. Travailler sur les chaînons manquants, cela permet de créer du lien entre les différents professionnels que nous sommes. C’est une manière de créer de l’entraide au niveau professionnel. Vendre ses relevés, les actes « dormants » et inutilisés sur Internet ou autrement, c’est rentabiliser le plus possible ses recherches et avoir une autre possibilité de revenus. C’est simple mais cela marche. Cela ne permettra peut-être pas de récupérer la place laissée vacante. Mais ainsi, il me semble que le choix pourra être fait plus équitablement entre associations et professionnels. Peut-être apprendrons-nous à mieux nous connaître et à ne plus avoir peur les uns des autres (la peur étant à mon avis dans les deux sens).