Lors de l’enquête réalisée auprès des membres de la Chambre des Généalogistes Professionnels en 2004-2005, une rubrique portait sur la rentabilité de l’activité. Voici les réponses données : Les résultats sont très disparates en fonction des personnes. Est-ce dû à leur formation initiale ? Au secteur géographique sur lequel ils travaillent ? A leurs actions commerciales ? Si une moyenne des résultats de leurs CA HT est effectuée, nous obtenons un CA HT moyen de 14 275 €. Ce CA HT est stable ou en augmentation par rapport à celui de l’an passé. La durée minimum d’exercice pour vire de la profession est de 3 ans. Certains n’en vivent toujours pas, même après plus de 5 ans d’exercice. Et cela m’interroge. Avec un CA HT moyen tel que celui calculé, le généalogiste familial est-il un travailleur indépendant pauvre économiquement ? Et si oui, comment modifier cela ? Tout d’abord, une définition du travailleur pauvre. Il s’agit de personnes exerçant une activité rémunératrice mais dont le labeur ne permet pas de gagner assez pour franchir le seuil de pauvreté, fixé en 2005 par les autorités françaises à 650 € mensuels pour un célibataire, à 780 € mensuels pour le seuil officiel européen. Quel est le profil de ce travailleur pauvre ? Il s’agit de personnes qui n’arrivent pas à stabiliser leur travail précaire (temps partiel, contrat temporaire), souvent payé au SMIC ou un peu au-dessus. La probabilité de passage d’un temps partiel à un temps plein ne cesse de se réduire, a observé récemment le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale. Bref, autrement dit, une fois dans la panade, en sortir relève du parcours du combattant. Pour les salariés, le mal serait dû à un CDI en droit du travail français trop protégé. Selon l’Observatoire de la pauvreté, 40% des travailleurs pauvres sont salariés toute l’année, 37% en alternance emploi-chômage et 23% sont des travailleurs indépendants. Quel est le rapport avec le métier de généalogiste, me direz-vous ? Reprenons le CA HT moyen annuel du généalogiste familial : 14 275 €. Ce qui fait un revenu net d’environ 7 000 €, si l’on considère que la moitié du CA HT va partir en charges. 7 000 € net, cela représente par mois un revenu de 583 €. Pas vraiment la panacée pour en vivre décemment. Cela peut expliquer que certains n’en vivent toujours pas, même après plusieurs années d’exercice. Mais quelles peuvent être les solutions ? Car il doit bien en exister, n’est-ce pas ? La première, je crois, c’est de ne pas se voiler la face : le métier est dur financièrement parlant. La deuxième peut passer par une diversification. Si jamais une activité connaît une passe difficile, les autres peuvent permettre de continuer à rester en surface. Ce qui implique de développer sa créativité. La troisième, étudier tout ce qui peut l’être dans notre métier. Je l’ai déjà dit : les tarifs pratiqués sont parfois une véritable jungle pour le client qui ne sait pas toujours de façon simple ce qu’il va payer. Ensuite, peut-être serait-il intéressant de réduire, quand cela s’avère possible, tous les frais inutiles,d’étudier la productivité de manière la plus fine. Bref, adapter les recettes des compagnies low-cost à notre métier. Ce dont je suis sûr, c’est qu’un potentiel existe, un potentiel inexploité pour le moment. En même temps, se lancer en sachant que le contexte est difficile peut inciter à faire des prévisions modestes. Une période de crise rend investisseurs et banquiers très exigeants sur la qualité des projets, ce qui peut obliger à une grande rigueur. Et surtout, dès qu’il y a une embellie, l’entreprise qui a su se serrer la ceinture pendant les années de vaches maigres, qui a su survivre, va exploser les compteurs. Je crois que la généalogie est porteuse d’une nouvelle phase de croissance, et non une activité mûre qui dépérit.